🔖 Sommaire
Face aux difficultés croissantes des entreprises artisanales à recruter du personnel qualifié, la VAE inversée (Validation des Acquis de l’Expérience) apparaît comme une solution sur mesure et novatrice. Ce dispositif, actuellement en phase d’expérimentation, associe deux dimensions : la reconnaissance des compétences déjà acquises par un candidat et l’acquisition de nouvelles compétences grâce à une formation en alternance.
Quels sont les enjeux et les bénéfices de cette formule innovante pour les bénéficiaires ?
Une approche tournée vers l’avenir
La VAE inversée se distingue de la VAE traditionnelle par sa méthode. Alors que la VAE classique se concentre sur la validation des compétences acquises, la version inversée ajoute une formation complémentaire, intégrée à un contrat de professionnalisation, afin de mieux répondre aux besoins spécifiques à la fois du candidat et de l’entreprise. 🏢
Ce dispositif cible notamment les secteurs qui rencontrent de grandes difficultés de recrutement, à l’instar des cinq principaux domaines de l’artisanat : le bâtiment, les métiers de bouche, les services, la production et les métiers d’art.
🎯 Quel est l’objectif de la VAE inversée ?
Selon le cadre réglementaire (arrêté du 26 juin 2023), « la VAE inversée permet au candidat de valoriser ses compétences antérieures tout en acquérant de nouvelles aptitudes via une formation en alternance ».
Dans le secteur de l’artisanat, cela concerne des savoir-faire techniques spécifiques, des compétences en gestion d’entreprise, ou encore des connaissances liées aux technologies émergentes et aux normes environnementales.
Un atout pour les entreprises et les candidats
Recruter du personnel expérimenté dans l’artisanat peut être un véritable défi. La VAE inversée vient pallier cette difficulté en certifiant l’expérience antérieure des candidats, tout en leur offrant la possibilité de se perfectionner dans de nouvelles compétences. 🧭
Le contrat de professionnalisation, qui fait partie intégrante de ce dispositif, permet ainsi de combiner validation des acquis et apprentissage de savoir-faire actualisés.
Pour les entreprises, la VAE inversée constitue une réponse idéale aux besoins en personnel dans des secteurs sous tension, leur offrant des collaborateurs non seulement qualifiés, mais également formés pour répondre à des exigences spécifiques. En participant à ce dispositif, les employeurs 🤵🏼♀️ favorisent également une « culture d’apprentissage » bénéfique tant pour les salariés que pour l’entreprise elle-même.
🎓 Les certifications disponibles
La VAE inversée permet d’obtenir différents types de certifications professionnelles, allant du diplôme ou titre professionnel au Certificat de Qualification Professionnelle (CQP), voire des blocs de compétences.
Le contrat de professionnalisation conclu dans ce cadre permet de viser :
- Un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistré au RNCP,
- Un certificat de qualification professionnelle (CQP ou CQPI),
- Un ou plusieurs blocs de compétences appartenant à ces certifications professionnelles,
- Une qualification reconnue dans les classifications d’une convention collective.
Un dispositif encadré et financé
Les entreprises souhaitant recourir à la VAE inversée doivent suivre un processus bien défini, débutant par la soumission d’une fiche projet à la DGEFP (Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle), qui doit valider la pertinence du projet. Ce document doit montrer en quoi la démarche est bénéfique pour l’entreprise et le candidat.
Les coûts de la VAE inversée sont partiellement couverts, notamment par l’Opco EP (Opérateur de compétences pour les entreprises de proximité), avec un financement pouvant atteindre 9.000 € par parcours. Ce montant inclut les frais pédagogiques, l’accompagnement, ainsi que certains frais annexes, comme ceux liés au tutorat 👨🏼🏫 ou aux formateurs en entreprise, apportant ainsi une aide précieuse aux entreprises artisanales souvent limitées par leurs ressources.
🔍 Du diagnostic à la certification finale
Le processus de la VAE inversée suit plusieurs étapes, à commencer par un diagnostic effectué par un « porteur de projet », qu’il s’agisse d’un organisme de formation, d’une branche professionnelle ou d’un OPCO. Ce diagnostic permet d’évaluer les besoins spécifiques des entreprises et des candidats afin de déterminer si la VAE inversée est la solution adéquate.
Après validation de la DGEFP, le candidat est accompagné tout au long de son parcours, depuis la préparation de son dossier de validation jusqu’à l’organisation de sa formation en alternance. Enfin, à l’issue du contrat, un jury se charge d’évaluer les compétences acquises par le candidat et de vérifier leur conformité avec les exigences de la certification visée.